Mon chemin

Ma rencontre avec le cancer débute en 2012 au cours d’une mammographie, et là je comprends que mon quotidien des prochains jours, mois va changer.

Et oui l’annonce du cancer a l’effet d’une bombe. Le ciel nous tombe sur la tête les jours qui suivent ne sont pas faciles, mais je suis une battante et pas question de baisser les bras !

Après le premier rendez-vous avec le chirurgien où tout le protocole de soins est expliqué je décide de me mettre en mode « combat ». Je vais chercher auprès de certains professionnels de santé des aides, comme l’homéopathie, l’ostéopathie et bien sûr fait un suivi avec un psychologue.

Un petit mot rapide son mon parcours de soin, j’ai eu l’ablation de la tumeur de 3 cm sur le sein gauche (le chirurgien a enlevé ce qui était nécessaire et de façon esthétique pas besoin de reconstruction) et toute la chaîne de ganglions sur le bras gauche. Ensuite 6 séances de chimiothérapie et radiothérapie ont été nécessaires.

Pendant tous les traitements, j’ai une pratique physique, marche nordique et séances de step. Avant les médecins préconisaient aux femmes atteintes d’un cancer du sein de se ménager, de ne pas faire d’efforts et de ne pas utiliser leurs bras. Aujourd’hui, la pratique d’une activité physique adaptée pendant et après les traitements est vivement recommandée.

Après ce parcours contre mon propre corps, jalonné des protocoles de santé, de rendez-vous à l’hôpital, il n’est pas toujours facile de se reconnecter avec ce que l’on aime, ce à quoi on aspire. Sans oublier qu’au-delà des effets secondaires des traitements, l’estime de soi en prend un coup.

Reprendre ses activités, ses loisirs, le sport, son travail… bref,  le cours de sa vie. Cela n’est pas si évident. Pendant toute la période des traitements, j’ai tout mis entre parenthèses  pour me focaliser  sur ma guérison, ma survie.

Il n’existe pas de solution toute faite et encore moins de formule magique pour affronter un cancer. J’ai essayé d’aborder la maladie avec pragmatisme, car c’est mon caractère, mais c’est un long parcours émotionnel ponctué de hauts et de bas.

J’ai mis du temps pour trouver un nouvel équilibre et accepter, après le cancer,  tous les changements dans ma vie. Je ne peux pas oublier que j’ai eu un cancer :  il y a mes cicatrices et mes douleurs pour en attester.

Je ne suis plus la même. La proximité de la mort m’a fait remettre les choses en perspective. La question des priorités s’est posée très clairement : 

  • Qu’est ce qui est vraiment important pour moi ?
  • Et maintenant, qui suis-je ?
  • Qu’est-ce que je fais pour moi ?
  • Comment mettre cette expérience au service de la vie ?

Continuons le chemin...

Pendant 18 mois, j’ai mis ma vie entre parenthèse pour me soigner.

Ce temps a été aussi celui de la réflexion pour moi. Je me suis fais aider par un psychologue qui m’a permis d’initier ce travail, de faire le point sur moi, et sur ma vie. Ainsi, j’ai pu trouver, pendant tous ces mois de soin, l’énergie combative pour avancer vers ma guérison.

Il m’a fallu cinq années pour avoir la sensation d’être reconnectée à la vie quotidienne, d’être dans « le flux de la vie », « comme tout le monde ». Néanmoins, je sais que ce n’est qu’une sensation parce que je ne suis plus la même : il y a l’avant et l’après cancer. La VIE m’a fait grandir, le temps m’a fait comprendre qu’il est nécessaire de prendre le temps et qu’il y a un temps pour tout : prendre le temps de se soigner est le temps des soins et que ce temps s’arrêtera pour laisser place à un nouveau temps. Pendant les soins, il est quelquefois compliqué de se prendre en charge, de réellement s’occuper de soi, de ses émotions, de ses ressentis … Pourtant, ce temps est nécessaire également.

Ce travail sur moi-même et avec moi-même a été essentiel, même s’il n’a pas toujours été facile ! Grâce à lui, j’ai pris conscience que l’on n’a qu’une seule vie et qu’elle est précieuse.

On a deux vies et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une (Conficius).

J’ai pu alors identifier mes ressources et me recentrer sur mes priorités en fonction de mes valeurs. Ce cheminement intérieur m’a permis d’identifier mes réels besoins et donc mes envies : il a redonné un sens à ma vie. Je n’ai surement pas fini, je suis toujours sur ce chemin, alors rejoignez-moi et avançons ensemble !

 » J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé. »

Voltaire